Growth Hacking vs Growth Marketing : quelles différences ?

Airbnb Growth Hacking

Dans cet article, vous découvrirez :

  • La définition du Growth Hacking et du Growth Marketing
  • Les similarités et les différences
  • La réalité du Growth en France

Depuis plus de dix ans, le terme “Growth Hacking” s’est imposé dans le lexique des startups.

Démocratisé en 2010 par Sean Ellis pour décrire un profil capable de faire croître un produit sans budget marketing classique, il a depuis été repris, vulgarisé… et disons-le, un peu vidé de son sens.

En parallèle, un nouveau vocable a émergé : Growth Marketing.

Moins brut, plus structuré, plus orienté long terme. Il semble décrire une approche plus complète et plus stable du même enjeu : faire croître un produit ou une entreprise.

Dans la pratique, la frontière entre les deux est floue. Beaucoup utilisent “Growth Hacking” et “Growth Marketing” de manière interchangeable.

Mais alors, existent-ils des différences notables qui méritent d’être clarifiées ?

Dans cet article, nous allons revenir sur un peu d’historique, comparer les approches avec des exemples concrets et clarifier les différences entre le growth hacking et le growth marketing.

1 - D’où vient le Growth Hacking ?

Le Growth Hacking naît dans un contexte très spécifique : celui des startups en phase de lancement, souvent sans budget marketing, avec une forte pression pour obtenir de la traction rapidement.

Le terme est démocratisé en 2010 par Sean Ellis pour désigner un profil capable de générer de la croissance sans suivre les codes traditionnels du marketing. L’idée est simple : quand on n’a pas d’argent, on compense par de l’ingéniosité, de la rapidité d’exécution et une obsession pour l’impact.

Concrètement, le Growth Hacking repose sur une combinaison de trois éléments :

  • une connaissance fine du produit et des utilisateurs,
  • une capacité à expérimenter rapidement,
  • et une utilisation intelligente des outils digitaux et de la data.

L’objectif est faire croître : plus d’inscriptions, plus d’usage, plus de rétention — et ce, avec un minimum de moyens. C’est une approche très opérationnelle, orientée action, dans laquelle le test, la mesure et l’itération priment sur la planification à long terme.

Le Growth Hacking s’inscrit souvent dans une logique court terme : on cherche à déclencher la croissance initiale, à identifier des canaux efficaces, à valider des idées sans mobiliser une équipe entière ou lancer une refonte complète. C’est un état d’esprit pragmatique, où chaque action est évaluée à l’aune de son impact direct sur les métriques business.

Mais c’est aussi une approche parfois critiquée : trop tactique, pas toujours scalable, difficile à intégrer dans une organisation plus mature. C’est justement ce qui a ouvert la voie à une approche plus structurée : le Growth Marketing.

2 - Le Growth Marketing, c’est quoi ?

Le terme Growth Marketing est apparu pour répondre à une évolution naturelle du Growth Hacking.

Quand les premiers “hacks” ne suffisent plus, quand le produit commence à se stabiliser, et que l’équipe grandit, il devient nécessaire de structurer les efforts de croissance. C’est là que le Growth Marketing semble prend le relais.

À la différence du Growth Hacking, qui agit souvent en silo et dans l’urgence, le Growth Marketing s’inscrit dans une démarche plus globale, plus stratégique, et plus durable.

Il reprend les fondamentaux du marketing (connaissance client, positionnement, messages, canaux), mais les applique avec la rigueur et la méthode du Growth : données, expérimentation, itération, et suivi de l’impact sur les métriques.

Autre différence clé : le périmètre.

Le Growth Marketing ne s’arrête pas à l’acquisition. Il s’intéresse à l’ensemble du parcours utilisateur : activation, rétention, recommandation, revenu. En ce sens, il adopte une logique full funnel, en étroite collaboration avec les équipes produit, data, et parfois support.

Enfin, le Growth Marketing se distingue aussi par sa temporalité. Là où le hacking mise sur des effets rapides, le marketing vise à construire un système de croissance réplicable et pérenne. Ce n’est pas une série de tests isolés, mais une roadmap priorisée, alimentée par la data et alignée sur les objectifs business.

En somme, le Growth Marketing n’est pas l’opposé du Growth Hacking. C’est sa forme mature, pensée pour durer, s’intégrer dans une organisation et contribuer à une croissance maîtrisée.


3 - Exemples de Growth Hacking (tactiques et hacks)

Après plus de 300 interviews de CMO et de Head of Growth sur notre podcast GrowthMakers, et plus de 2 000 professionnels formés au sein de notre organisme, le constat est simple :

Dans les entreprises françaises, "Growth", "Growth Hacking" et "Growth Marketing" désignent souvent la même chose.

Un rôle consistant à travailler sur trois grands leviers (dont les enjeux vont diverger selon les business model et secteurs d’activités) :

  • L’acquisition (comment faire venir plus d’utilisateurs ou de clients)
  • La conversion (comment les faire passer à l’action)
  • Et parfois, (ou devrais-je dire, rarement) la rétention (comment les faire rester et revenir).

Le tout, avec une culture de l’expérimentation, et des méthodes plus agiles et plus itératives que le marketing “classique”.

Chez Mantra, notre formation "Growth Hacking” pourrait se nommer "Growth Marketing".

Dans les faits, ce que nous enseignons, c’est l’acquisition client et des méthodes Growth : structuration d’une stratégie multicanal, usage d’outils d’automatisation, approche full funnel, tests itératifs, et pilotage par la data.

C’est un bon exemple de la réalité du marché français : le mot “Growth Hacking” reste dominant dans le vocabulaire, mais les compétences transmises relèvent souvent plus largement du Marketing — orienté impact, méthode, et efficacité opérationnelle.

5 - Aller plus loin